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LEDAIG 10 ans

 

Le Ledaig 10 ans que nous allons déguster aujourd’hui se doit d’être partagé (comme a chaque fois) dans un beau cadre.  Pour ce faire, je rejoins 9 de mes amis les plus chers à l’occasion de mon mariage, sors une volée de glencairn dignes de ce breuvage et je dresse le tout sur une petite table face à une vallée du Cantal.

 

Alors que le soleil commence à descendre, mon frérot sort la bouteille qu il a amené pour l occasion et la pose sur la table. Le moment est solennel. Le liquide très clair n’attend plus que d’être savourer.

 

A peine atteint-il le fond des verres, que des odeurs de tourbes dignes des grands whiskies d’Islay nous arrivent au nez ! Le voyage commence, nous quittons les verts pâturages du centre de la France pour rejoindre ceux, non moins verts, du nord de l’ile de Mull. La vallée se transforme en Sound of Mull et le versant en face de nous en côtes du hautes terres de l’écosse. Nous sommes désormais dans le port de Tobermory (anciennement appelé Ledaig du temps du duc d’Argyll). 

 

Slainte Mhath !!

 

Nos nez se plongent dans les verres et sont directement violentés par la tourbe puissante (37 ppm comme un bon Port Charlotte d’Islay). Elle est médicinale et cendreuse, presque goudronneuse. Un second plongeon et c’est désormais les embruns marins du port qui nous arrivent (nous montrant ici qu’on ne se trouve pas dans les Hébrides du sud mais bien dans celle du Nord sur les terres d’Argyll). Un troisième passage fait ressortir l’orge, mais également l’herbe fraichement coupée et même l’odeur du bois mouillé d’un vieux gréement amarré au port. On remarque ici, avant même de le gouter, l’impact du vieillissement dans un fût de type Hogshead  (mélange subtile de la reconstruction d’un fût à base de vieux fût de bourbon et de douelles de fûts neuf).

 

Et si on goûtait. Des membres de l’assemblée me disent « je ne suis pas très tourbe ». Ah ! Ils ne sont pas déçus. Certes la tourbe marine, médicinale et charbonneuse est toujours là, mais elle reste assez douce et s’accompagne de citrons, pamplemousses et poires fraiches qui l’allège quelque peu (et nous font définitivement oublier la tourbe d’Islay). Certains ressentent des notes de poivre mais au final on gardera des notes douces mais très légères de vanille.

 

Il est  vrai qu’une fois la violence des 48,4 ° et celle la tourbe néanmoins assez présente passées, on reste quand même sur un whisky de marin en train de fumé sa pipe au coin d’un feu de tourbe !

 

Le voyage que nous a ici proposé ce whisky élu meilleur whisky des Islands d'Écosse aux World Whiskies Awards 2015, nous donne envie de refaire un voyage. Malheureusement, à 9 sur une bouteille, il nous faudra attendre de retourner dans une boutique vendant des Old Particular  de chez Douglas Laing. Il faudra pour nous attendre une soirée au Pot still, pub de Glasgow pour retrouver un tel partage !

 

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