Sur les conseils du vieux Lord Scott, nous partons à l’aube de l’hôtel Cooper dog de Graigellachie pour une ballade sur la rivière Spey en canoé. Sans nous donner d’explication, il nous a remis une clé sur laquelle est gravé 1824 ! La rivière est couverte d’un épais mist écossais qui lui donne un air presque irréel, fantomatique, nous laissant imaginer à tout moment l’apparition d’une créature fantastique.
Fredonnant un air du groupe anglais Bloc Party : “it’s so cold in this house…“, nous passons une anse de la rivière et nous trouvons face un ponton qui nous attire. Le pied à terre nous partons à la découverte des collines embrumées. Le soleil semble essayer de poindre dans l’aube mais jette très vite l’éponge et se résilie à ne pas percer l’épaisse brume.
Au bout d’un moment nous atteignons une vieille bâtisse endormie, dans laquelle aucune âme ne semble vivre. Sur le fronton nous retrouvons la date gravée sur notre clé. Cependant celle remise par Lord Scott parait plus récente et ne correspond pas à la serrure de la porte. Elle n’ouvrira pas la porte de ce manoir.
Nous continuons ainsi notre ballade et nous trouvons désormais face à d’étranges monticules aux faux airs de Comté de la terre du milieu chère à Tolkien. Avec l’étrange impression de pouvoir nous trouver à tout moment face à Bilbon Sacquet, nous continuons. Rapidement nous nous rendons compte que nous nous trouvons sur le toit d’un bâtiment récent ! La nouvelle distillerie Macallan. Nous passons devant le bâtiment et faisons face à de grandes baies vitrées avec une porte à laquelle, cette fois-ci, la serrure semble correspondre.
Nous entrons dans cette cathédrale et nous trouvons dans un espace de modernité. La lumière est faible mais face à nous, se distinguent des étagères de verre emplies de bouteilles au contenu couleur d’or et en arrière-plan tout le matériel industriel nécessaire à la fabrication du whisky.
Au centre des étagères sont posées notamment les trois bouteilles de Macallan 12 ans. La trilogie Sherry Oak, Double Cask et Triple cask Matured.
Face à nous un tonneau sur lequel est posée une bouteille couleur or clair de Triple Cask Matured. Sur le fût se trouvent également 3 douelles qui nous expliquent le chemin des 12 ans de maturation de ce whisky. Avant d’être savamment mélangé, il aurait été stocké dans des fûts de sherry européens, de chêne américain ayant contenu du bourbon, mais également, dans ce qui est certainement à l’origine de sa couleur plus claire, des fûts de sherry américain.
C’est bien beau d’être dans cet endroit face à des bouteilles mais il faut désormais se lancer ! Lorsqu’il plonge dans le verre, notre nez est comme enrobé de douceur, un peu comme si en ce matin brumeux, il nous annonçait le petit déjeuner ; la difficulté sera ici de savoir ce qui nous y est proposé : pain d’épice, pain grillé… ? L’alcool n’est pas très fort et se mélange à des arômes de vanille.
En bouche, ce whisky s'avère très subtil et pas du tout agressif. C'est même une abondance de fruits, d’agrumes, de gingembre, raisins secs… . On vient de nous vider une corne d’abondance dans la bouche ! Le 12 ans fait preuve de douceur mais également de grande complexité. Quand on le garde suffisamment en bouche on peut même y trouver un peu de la force épicée du cacao brut. Quelle belle sensation.
La plus grande sensation de cette expression de la référence de Macallan est sa longueur en bouche. Le final est très long et agréable.
C’est envoûtés par de belles notes de miel et de fruits secs que sans avoir rencontré ni âme qui vive ni hobbit que nous repartons vers la rivière et notre bateau pour aller rendre sa clef au vieux Lord Scott.
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