Direction la Charente en France.
Avant de goûter à cette production, un peu d’histoire.
1875, Louis Giraud est tonnelier dans le monde impitoyable du Cognac. En 1910, il entre chez un des producteurs de Cognac comme maître de chai. S’en suit une grande lignée de Giraud à cette place. ALFRED le fils de Louis (arrière-grand-père de l’actuel dirigeant), André (Grand père) et Philippe (Père) se succèdent à ce poste (vous suivez ?). Donc, dans le monde sans foi ni loi du Cognac, Philippe sort du lot et se lance dans le whisky en intégrant en 1995 les équipes de Whyte & Mackay avant de créer Alfred Giraud French Malt Whisky. Aujourd’hui, c’est Louis arrière-arrière-p’ti fils du premier Giraud (je vous dis qu’il faut suivre sinon ce n’est pas possible) qui est à la tête de cette maison d’assemblage.
Nous y voilà ! De l’expertise dans le tonneau, le whisky et une pointe d’histoire, de quoi créer un beau nom et d’imaginer de beaux whiskies. Ici, le choix de la qualité prime, ce qui entraîne une gamme très réduite (deux références seulement) mais de haut niveau. On a l’HERITAGE, en référence à la lignée familiale, et L’HARMONIE (coup d’excentricité de Georges CLOT le maître assembleur de la marque que nous allons gouter aujourd’hui).
Pour la version HARMONIE donc, comme on pouvait s’y attendre compte tenu de l’histoire de la famille GIRAUD un gros travail est réalisé sur la finition (nous sommes avec un assembleur). Ecoutez du peu : le distillat produit la distillerie SVE de Saint Palais est vieilli au grés de embruns du Gulf stream dans de vieux fûts de Cognac, des fûts neufs de chênes français de la forêt limousine et de chênes américains.
Mais ce n’est pas fini ! Une fois cette première attente écoulée les trois distillats sont réunis dans de très vieux fûts de Cognac pour en prendre la typicité. On se retrouve alors avec un distillat proche de l’HERITAGE et c’est là qu’une partie du liquide reste dans les vieux fûts mais se voit adjoint un distillat SVE cette fois-ci légèrement tourbé. Ouf ! Quel chemin qui nous amène à l’HARMONIE.
C’est cet affinage qui donne à ce whisky sa magnifique couleur or légèrement foncée mis d’autant plus en valeur par un beau flacon en cristal. Du haut de gamme.
Mais le plumage vaut-il le ramage ? Et bien au nez le voyage se ressent. Au premier passage on découvre des arômes boisés et de raisin mur (la marque du Cognac). Par la suite, c’est pour ça qu’on est là, une belle petite tourbe légère fait son apparition (tout en finesse). Subtil et classe.
Et en bouche ? Ce whisky est digne du nom, il entre en force dans la bouche (il titre quand même à 46,1°), mais très vite y apporte des arômes assez sucrés et doux. La tourbe reste présente mais là encore très légère et discrète. L’accord est assez harmonieux (tiens-tiens ça me rappelle quelque chose !).
Une fois avalé il laisse une très légère pointe de réglisse qui disparaît vite pour laisser du moelleux en bouche.
Validé ! On regrettera peut-être que la rareté de ce whisky qui le propulse vers les hautes sphères (il faut quand même débourser plus de 150 €) mais une fois ce pas passé, il peut faire une telle belle impression auprès des convives et n’a pas à pâlir de la comparaison avec certains scotchs.
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