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JOHNNIE WALKER BLUE LABEL GHOST & RARE GLENURY ROYAL

 

Comme JOHNNIE WALKER nous le fait comprendre, tout se mérite mais il faut savoir marcher pour bénéficier d’une belle dégustation.

 

 

Aussi, nous sommes partis à l’aube d’Aberdeen direction le sud (il parait que c’est la meilleure heure pour les fantômes –NDLR-), car nous avons rendez-vous au Dunnottar Castle sur la côte est de l’Ecosse. Nous sommes dans les Highlands mais plus précisément dans l’Aberdeenshire. Pourquoi cet endroit me direz-vous ? Et bien tout simplement parceque aujourd’hui nous allons déguster le troisième volet du BLUE LABEL « GHOST & RARE » : le GLENURY ROYAL qui n’est autre que la distillerie (fermée certes) de la ville de Stonehaven toute proche.

 

JOHNNIE WALKER nous fait souvent voyager avec des compositions très variées et néanmoins savoureuses (nous y reviendrons mais je me rappelle une aventure dans les territoires du nord avec son white-walker). Donc cette dernière se méritant nous allons marcher.

 

 

Après avoir laissé la Vauxhall sur la place centrale de Stonehaven encore endormie, nous nous sommes engouffrés dans une petite rue qui nous a conduit au port. A l’heure où nous y sommes arrivé, il n’y avait que des pêcheurs et nous avons déambulé au milieu des filets posés sur le trottoir. Comme souvent sur les ports, ça ne sentait pas encore le whisky et ça ne sentait pas la rose non plus. Nous allions devoir gravir une bute pour atteindre un kiosque à musique qui trônait fièrement entre mer et vallon au sud du village.  

 

 

En haut de la bute nous apercevions déjà un peu plus au sud le château de Dunnottar trônant fièrement sur son éperon rocheux. Nous avons commencé à frémir car il se dit n’être hanté ni plus ni moins que par 3 fantômes : une petite fille habillée en tartan vert, un chien et un guerrier aux cheveux longs qui ne quitte pas la salle des gardes (ou nous devions aller !) et qui protégerait une mystérieuse bouteille. Brrrr ça fait froid dans le dos. « keep walking ».

 

L’envie de déguster un BLUE LABEL GHOST & RARE étant plus forte que la peur des fantômes, nous avons poursuivi notre chemin.

 

 

La forteresse en ruine trônait fièrement sur les rochers face à la mer. Arrivés à sa portée, il nous a fallu encore avancer un peu sur un à pic, descendre de nombreuses marches qui nous ont conduit sur une plage de galets (à une heure où seuls quelques phoques se prélassent), puis en remonter d’autres pour enfin arriver à la porte du château.

 

 

Il n’y avait pas de bruit à part celui des vagues qui se cassaient à marée haute sur les falaises et le celui du vent qui s’engouffrait par la porte bizarrement ouverte !

 

Personne.

 

Nos appels restant sans réponse, nous avons décidé de rentrer malgré tout. Derrière la porte, les marches continuaient passant devant d’autres portes, des porches et des fenêtres. Sur une des portes on pût lire « jailhouse ». Comme la curiosité est un vilain défaut nous ne nous sommes pas privé de regarder par les barreaux de sa fenêtre. Et c’est là que nous sommes tombé nez à nez avec un squelette qui nous fait froid dans le dos.  Pour autant, nous sommes vite rendu compte que le brave homme (enfin ce qu’il en restait) ne nous ferait pas grand mal dans son état et derrière ses barreaux. Nous avons continué notre ascension.

 

Les marches se finirent enfin et nous ont conduit sur l’esplanade du château. Nous étions au milieu des ruines sur une grande étendue d’herbe. Nous y étions enfin. Le décor était magnifique au matin au moment où l’aube se levait. Un panneau va nous a aider à nous guider au milieu de ces ruines bien conservées.

 

 

Sur notre droite les habitations en ruines et la chambre de la jeune fille en kilt (une autre fois). Aujourd’hui ce que nous cherchions c’était la salle des gardes (la magnifique et bien conservée "drawing room"). Elle était sur notre gauche derrière la chapelle et la citerne. 

 

 

Nous sommes arrivés enfin à cette partie du château encore intacte. Face à une porte close. Il se dit qu’il faut frapper 4 fois pour voir si le fantôme est là ! Ah ! les légendes… Nous frappons 4 fois sans espoir. Pourtant un frisson nous traversa quand la porte entrouva toute seule.

 

Après une enfilade de pièces nous sommes arrivés enfin dans la salle avec son plafond décoré. Face à nous, devant la cheminée sur laquelle était noté « en commémoration de la défense de l’Ecosse … » une table et en plein milieu une bouteille bleue profond et des verres ! Enfin, nous y voilà !

  

Alors que nous nous sommes rapprochés de la table, un souffle sorti de la cheminée. Il fut suivi d’une épaisse fumée blanche. 

 

 

La fumée ampli la pièce et, au moment où elle se dissipa, laissa place à un homme habillé en soldat avec une cape...le fantôme !

 

 

Ce dernier nous regarda et dit : « je suis Robert Barclay Allardice d'Ury » (plus connu sous le nom de capitaine Barclay célèbre pour avoir marché 1 000 milles en 1 000 heures pour 1 000 guinées en 1809 et créateur de la distillerie GLENURY ROYAL en 1825). « Que faites-vous ici ? » Timidement nous lui annonçons que nous sommes venus pour déguster le BLUE LABEL posé sur la table. Il nous regarde et nous dit fièrement « savez-vous que je tiens mon sceau Royal du Roi Guillaume IV ? » (seul avec ROYAL LOCHNAGAR et ROYAL BRACKLA à en bénéficier à ce jour). Il finit par nous dire « dégustez mon whisky avec respect et grandeur » puis se transforma à nouveau en nuage de fumée et après avoir parcouru la pièce fondit vers le mur de la cheminée.

 

 

C’est à ce moment que nous avons découvert que de nouvelles inscriptions venaient d’apparaître au -dessus de l’âtre. Il s’agissait d’une liste de noms de distilleries :

 

- GLENURY ROYAL (distillerie disparue de Stonheaven donc) ;

PITTYVAICH (distillerie fermée du Speyside située près de DUFFTOWN) ;

- CAMBUS (distillerie elle aussi fermée située entre Glasgow et Edimbourg au fonds de l’estuaire du Forth) ;

- GLEN ELGIN (située dans le Moray non loin d’Inverness) ;

- INCHGOWER (située elle aussi dans le Speyside) ;

- GLENLOSSIE (du Speyside également) ;

- CAMERONBRIDGE (Distillerie de grain située en face d’Edimbourg) ;

- GLENKINCHIE (située au sud de la capital écossaise).

 

Ni plus ni moins que la longue liste des distilleries retenues par Jim Beveridge (maître assembleur de Johnnie Walker) pour créer son BLUE LABEL « GHOST & RARE » GLENURY ROYAL.

  

En dessous de cette liste on pouvait aussi lire « Slainte mhath » ! Finalement il est peut-être sympa ce fantôme.

 

Il ne nous restait plus qu’à y goûter maintenant :

 

De la belle bouteille bleue coula un liquide cuivre ambré qui nous annonçait déjà un beau moment et surtout peut-être un peu de finish sherry (que nous avons bien mérité compte tenu de l’aventure que nous venons de vivre).

 

Un courant d’air traversa la pièce comme pour nous dire qu’il était temps de se lancer.

 

Nous avons d’abord plongé notre nez dans le verre.

 

Les premières notes qui sont apparues étaient fraiches et très fruitées. Des poires, pommes, ananas murs qui se mélangeaient pêle-mêle. L’alcool, bien qu’à 43,8 % n’était pas trop agressif mais ressortait au second nez en dévoilant un agréable gâteau aux noix caramélisées. Et, paradoxalement, le troisième passage transformait la chaleur du début en fraicheur printanière. Ce whisky faisait preuve d’une grande complexité (faut dire qu’il est issu du mélange de 8 distillats –et on ne parle que des distilleries et pas des âges de whiskies de chacune d’entre elles) et laissait apparaitre une note de cuir.

 

En bouche c'est d'abord de la douceur qui est arrivée avec une pointe de miel. Ensuite un peu plus de notes de fruits secs et d'amande. Au bout de quelques secondes une note de fruit à coque apparait furtivement pour passer assez rapidement à celle du chocolat noir. Comme pour le nez la fin de la dégustation s'est faite sur des notes plus fraiches et boisées.

 

Une fois avalé, il est resté en bouche assez longuement un gout de vanille, de pommes pas comlement mure et de bois.

 

Encore une belle dégustation et une belle aventure comme l'Ecosse nous en fait connaitre.

 

Une fois notre verre terminé, un nouveau courant d'air sortit de la cheminée, traversa la pièce et vint ouvrir la porte de la "Drawing room" ! Ce devait être notre ami le Capitaine Barclay qui voulait nous dire que c'était fini et qu'il fallait s'en aller maintenant et repartir...en marchant évidement !

 

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