L’histoire de dégustation de ce whisky limousin de la Brasserie J. MICHARD (que j’avais trop rapidement évoqué lors de mon passage en Nouvelle Aquitaine ici), ne commence pas dans une distillerie mais en pleine forêt limousine (vous savez celle où l’on trouve le bois qui sert à faire de belle belles barriques destinées à faire vieillir le whisky) à l’ouest de Limoges à la limite de la Dordogne.
De passage dans la région à bord de mon fidèle BRAD PEAT, j’ai rendez-vous pour une journée de pèche à l’Etang de Graffeuil, un des paradis des carpistes limousins avec mes filleuls préférés que je nommerai ici « miroir et cuir ». Non, ce ne sont pas des Pokémons mais des noms de carpes mais c’est pour l’anonymat et leur éviter toute jalousie des autres pécheurs de voir ici leur exploits relatés (si ça vous intéresse, je vous conseille de faire un tour sur leur FACEBOOK ici). Je suis également accompagné de leur père que je nommerai « le meilleur lanceur de boulettes d’appât dans la catégorie bilingue ».
Nous voici dans le calme de cette belle journée de printemps en train de taquiner la carpe au bord de cet étang magnifique. J’ai déjà eu l’occasion de vous raconter mes exploits piscicoles lors d’une précédente dégustions bien plus au nord de l’Europe (si cela vous intéresse c’était à la dégustation du fettercairn 16 ans Ici).
Vous allez me dire mais quel rapport avec le whisky J. MICHARD ? Et bien simplement une partie de pèche ça peut être long, surtout pour un piètre pêcheur comme votre serviteur, d’autant plus quand on fait face à des professionnels du genre enchainant les prises de carpes communes toutes plus grosses les unes que les autres. Aussi, je me suis assez rapidement retrouvé avec mon ami « le meilleur lanceur de boulettes d’appât dans la catégorie bilingue » un verre à la main en train de déguster le whisky endémique : j’ai nommé celui produit par la famille MICHARD Père et Fille (mais je vais y revenir).
Avant de passer à la découverte du bar Brasserie de la place Denis-Dussoubs à Limoges, sachez que la journée de pèche s’est terminée par une ridicule carpe de 500 g (presque capot comme on dit) alors que « miroir et cuire » avaient enchainé les monstres de plusieurs kilos ! On n’est pas tous égaux en pèche.
Bref, cette journée m’a permis de découvrir le whisky produit par l’ex Brasserie Saint Martial (désormais plus connue sous le nom de BRASSERIE MICHARD) et surtout d’en savoir plus.
Laissant « miroir et cuire » pour une longue après-midi et nuit de pêche, nous sommes partis avec « le meilleur lanceur de boulettes d’appât dans la catégorie bilingue » en direction du centre-ville de la capitale limousine (sans poissons dans le coffre comme jadis –NDLR- no-kill oblige) pour en savoir plus sur cette distillerie artisanale.
Quand j’ai quitté la ville il y a quelques années après mes études, j’avais eu l’occasion de gouter les bières de la maison (elle a quand même été créée en 1987) mais il n’y avait pas encore de whisky. Surtout, j’étais resté sur la brasserie artisanale créée par JEAN MICHARD (qui d’ailleurs était une des trois premières micro brasseries artisanales françaises à l’époque). Je me disais mais comment font-ils pour continuer à fabriquer de la bière (et désormais du whisky) dans leur bar du centre-ville ?
C’est en arrivant sur place, devant une pinte de leur bière brune au goût de café, que l’on m’a expliqué pas mal de chose.
Déjà on m’a dit que depuis 2002, Jean MICHARD n’était plus le seul maître à bord, mais qu’il était accompagné par sa fille Julie.
Ensuite on m’a expliqué que la production du bar était désormais marginale et qu’il fallait que je me rendes au nord de Limoges à côté de la soucoupe volante Ester pour voir l’outil de production où tout est fabriqué depuis 2008. J’avais un petit train de retard !
Nous sommes donc partis en direction de la fameuse soucoupe volante (ou assiette en porcelaine à l’envers, on est quand même à Limoges) et nous sommes arrivés devant un bâtiment qui manifestement correspondait plus à la taille de production actuelle et qui pouvait clairement cacher un alambic. Bâtiment même aux dimensions suffisantes pour héberger un grand restaurant au nappes à carreaux à l’ambiance October Feist !
Nous avons été accueilli par la dame Julie désormais maîtresse de lieu et superviseuse des opérations.
Elle nous a expliqué que la production de whisky d’anecdotique à ses débuts en 2012, n’était certes pas encore industrielle mais qu’elle faisait son chemin (environ une centaine de fûts en gestation).
Elle nous a expliqué qu’une partie de la spécificité du whisky MICHARD résidait dans l’utilisation de levures vivantes (pt’ites bètes mangeuses de sucre) similaires à ce que la brasserie utilisait pour fermenter ses jus.
Elle nous a présenté les rutilants alambics (Holstein et à colonne) qui trônent au centre du bâtiment. Elle nous a enfin dit que la production était réduite par le souhait d’optimiser (et donc à limiter) le cœur de chauffe (jamais de distillat en dessous de 85 % d’alcool) laissant de fait soit un large distillat sur le carreau ou un autre gros volume plus chanceux de repasser une seconde fois dans la fournaise.
Je lui ai raconté la partie de pêche qui l’a bien fait rire (son père Jean était-il lui-même pêcheur ?) et surtout mes interrogations d’amateur de whisky sur le distillat de la maison.
Avant de me servir un verre de ce distillat à la couleur marron comme un chêne de la forêt limousine (aller encore un ! mais je vous rassure BRAD PEAT est équipé d’un éthylotest et refuse de démarrer s’il n’est pas dans la limite autorisée) pour en faire la dégustation, elle m’a expliqué que le whisky MICHARD (unique élément disponible pour l’instant) était un whisky de 8 ans d’âge et qu’il avait séjourné dans des fûts de chêne américain de bourbon et des fûts de chênes limousins neuf !
WHISKY J. MICHARD
Alors qu’en est-il de sa dégustation ?
L’ambiance globale va être sucrée !
Quand le nez rentre dans le verre il va découvrir des notes sucrées de vanille et de pommes caramélisées. A cette impression chaude va venir se rajouter une pointe florale et même un beau bâton de réglisse.
Au second passage, son coté boisé va apparaître plus marqué avec une odeur de bois fraichement coupé et encore vert. Une apparence un peu médicinale peut-être exacerbée par l’utilisation de la fameuse levure maison). On peut ici détecter de l’anis et même des épices quand on s’attarde courageusement dans le verre.
Le troisième passage va se radoucir et revenir sur le côté sucré du premier passage apportant un coté pâtissier.
L’odeur du malt ressort bien dans le creux de la main.
C’est pas tout mais il faut y (re) goûter !
En bouche, les 43 % d’alcool semblent bien maitrisés. Il apporte le juste poids de chaleur que le nez avait détecté. En entrant en bouche le palais découvre un gout chaud et doux de pomme. Le palais se fait chatouillé par des épices. Le côté pâtissier détecté au nez est bien présent avec un goût sucré de vanille et de cannelle qui vient contrebalancer avec les épices du palais. Au bout de quelques instants on va detecter une légère apreté certainement amenée par les fûts neufs, mais la note globale est clairement sucrée.
Une fois avalé, la finale est assez longue. Elle va peut-être être plus portée sur l’amertume liée aux levures mais reste va finalement finir sur l’anis.
Le verre vide va rester sur la vanille et les éthers.
Elle a fini la dégustation en nous mettant une nouvelle fois l’eau à la bouche et en nous parlant d’une petite pépite de 15 ans d’âge et passé dans des fûts de xérès (qui viendra peut-être amener du fruit rouge et adoucir la finale qui sait) ! mais chut ce sera pour une autre partie de pêche !!
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Michard jean (lundi, 26 juillet 2021 16:26)
Félicitations car vous êtes passionné par la pêche, le Limousin et appréciez notre savoir-faire ! Merci pour cette recherche nous concernant et passez de bonnes vacances ! Jean m.