· 

TALISKER PORT RUIGHE

Arriver au phare de Neis Point à l’Ouest de l’ile de Skye c’est déjà une aventure, mais le quitter ça en est une autre surtout quand on vient de déguster deux whiskies de chez TALISKER (allez donc faire un tour sur la dégustation comparative du TALISKER STORM et du TALSKER SKYE ici et vous verrez).

 

Aussi, c’est en prenant mon courage à deux mains, que je quitte cette pointe rocheuse en compagnie de mon hôte Craig MacLeod avant de gravir les « quelques » marches qui nous ramènent à mon fidèle BRAD PEAT garé en haut.

 

Alors que nous montons non sans mal les marches, il me dit qu’il souhaite me conduire au château de son Clan pour une nouvelle dégustation : le château de DUNVEGAN pour y goûter le TALISKER PORT RUIGHE.

 

 

La route qui mène de Neis Point à DUNVEGAN est sinueuse et passe au milieu des montagnes et des près peuplés…de moutons ! En route Craig me dit que le Château où nous nous rendons a été construit en 1200 et abrite depuis 8 siècle, les chefs de son clan (depuis que Leod MacLeod y a élu domicile) : Les MacLeod of MacLeod et Harris.

 

 

Après une demi-heure de route loin d’être droite nous sommes arrivés au château massif et crénelé de DUNVEGAN au fond du Loch du même nom.

 

Le soleil étant de la partie (comme souvent sur l’ile de Skye), il me dit qu’il pense que le mieux serait d’aller déguster le whisky sur les bords du Loch Dunevegan juste en face du château. 

 

 

Il me dit que cela permettra d’éviter de réveiller les vieux esprits du château comme celui de Wicked Man par exemple (connu aussi sous le surnom de « l’homme rouge » mais qui répondait au nom de Norman MacLeod 22ème chef du clan) qui n’était pas très amateur de whisky et qui avait, comme lors du soulèvement jacobite, tendance à faire comprendre à sa manière, aux gens qu’il n’était pas content. Entre nous, vu que « The Wicked Man » veut quand même dire l’homme méchant, je l’ai suivi car j’ai quand même envie de faire d’autres dégustations dans l’avenir.

 

Le fait est que nous avons contourné le solide château au crépi gris beige qui « tiens (toujours) bon » (Hold fast) et arbore fièrement le blason à la tête de taureau, sommes passés dans les magnifiques jardins à «l’anglaise » et devant la bucolique cascade, avant de d’arriver juste après l’anse où nous allions déguster pile en face de la propriété. C’est ce qu’on appelle de l’œnotourisme à l’écossaise !

 


Dégustation du TALISKER PORT RUIGHE

 

En l’ouvrant la bouteille qui contient un liquide d’une belle couleur ambrée avec des reflets oranges, il m’explique que la première signification du nom de ce distillat fait bien évidement référence au fût de Porto dans lequel il a fini son voyage de vieillissement (après un premier voyage en fût de bourbon plus habituel dans la distillerie des rives du Loch Harport).

 

Mais cela ne représente qu’une partie de la vérité. En effet, le nom PORT RUIGHE vise à rendre hommage avant tout aux marins écossais qui assuraient le transport des fûts de Porto à travers le monde au départ de la belle ile de Skye. Aussi, quoi de mieux que de faire référence au « principal » port  de commerce de l’Ile : la colorée PORTREE (qui n’est ni plus ni moins de nos jours que la prononciation avec l’accent écossais de PORT RHUIGE) !

 

 

Au premier nez on va retrouver les notes tourbées de Talisker mais une pointe plus marquée. Il va être cependant sur une tourbe plus chaude et moins portée sur les agrumes qu’un Talisker 10 ans par exemple. Dès le début on va découvrir des notes de fruits sec bien sucrés (raisin sec et abricot secs).

 

En conservant une pointe de fumée le deuxième passage reste chaud et sucré mais avec une montée d’épices. Les arômes vont se tourner vers la prune.

 

Au troisième passage les épices se calment et laissent la place a un peu plus de fumée de tourbe et un coté boisé et une odeur de chocolat et de réglisse

 

Dans le creux de la main, la fumée de tourbe est bien entendu présente mais avec un peu plus d’aromes de fruits que sur le 10 ans.

 

 

En bouche, il commence pour des notes chaudes sucrées de fruits rouges mais très vite ce sont des notes bien poivrées qui dominent.

 

Vient ensuite la fumée de tourbe puis le distillat revient sur des notes épicées assez marquées. Un peu plus tard, après être passé par une pointe fraiche d’iode,  il devient moelleux et épais (velours). Sur la fin, il tend à s’estomper et à se faire plus discret mais on découvre par à-coup des notes un peu plus tendues, et fraiches qui s’ apparentent à des pointes de sel sur les côtés de la bouche.

 

Une fois avalé, on ressent une belle fraicheur mentholée au début, mais c’est bien la chaleur qui reste le plus présent dans la gorge, accompagné de remontées de fumée et des saupoudrages d’épices dans la bouche.

 

 

Ce whisky va s’avérer assez complexe, mais plus rond que ce que l’on à l’habitude avec un Talisker. Il est certes différents de ce que le habitués apprécient mais je le trouve assez réussi.

 

C’est d’ailleurs ce que je m’empresse de dire à mon hôte.

 

Ce dernier me dit que notre voyage n’est pas complètement terminé sur l’Ile de Skye. Nous allons désormais prendre la direction du centre de l’ile sur le Sligachan Old Bridge ou nous attend une nouvelle dégustation d’excellence de la distillerie TALISKER (si vous me suivez sur instagram vous aurez un indice) mais, ça ce sera bientôt pour une autre aventure sur ce site !

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0