Et si, une fois n’est pas coutume, nous dégustions…des rhums (ou des Rums dans le cas présent) ! Et quelque chose me dit en plus que ce n’est qu’un début !
Pour cela nous allons continuer une histoire commencée sur ce site (ici) il y a quelques mois, et nous allons nous rendre…en Ecosse pour le second volet de la dégustation REST & BE THANKFUL !
Aujourd’hui, je vous propose de goûter 3 des nombreuses productions de la marque : le blend MICRO BATCH ANTIPODES et deux Single Cask MONYMUSK 1998 23 ANS (mark AHJ) et LONG POND 1998 24 ANS (mark ITP).
Nous en profiterons pour découvrir les distilleries de Jamaïque et les spécificités des rums de l'ile des Caraïbes (alambics, marks, esters....).
Précédemment sur PEATDREAM…
….J’étais alors parti sur les routes du sud de l’Ecosse dans un des endroits magiques que ce pays recèle. Sur la route qui mène du parc national du Loch Lomond à Campbeltown au milieu de la montagne Beinn An Lochain, j’étais en quête de la légendaire pierre magique "REST & BE THANKFUL" (voir le premier volet pour plus d’informations).
Et pourquoi magique me direz-vous ? Simplement parce que cette pierre a la faculté obscure de vous mener sur les lieux de production des distillats qu’on y fait couler ! Ainsi, quelques gouttes de whiskies produits par l’embouteilleur REST & BE THANKFUL, nous avaient mené sur les terres des Lowlands chez INCHDAIRNIE et sur Islay à Port Charlotte chez BRUICHLADDICH.
Non content de cette réussite et sachant que la société du groupe FOX FITZGERALD propose également du rum, je me suis dit que si cela fonctionnait pour l’Ecosse, cela fonctionnerai également sur de plus grandes distances vers la Jamaïque.
Ainsi, encore « tourneboulé » par la puissance des 59,7% du PORT CHARLOTTE, que je venais de goûter in situ, je suis revenu à mon cher BRADPEAT qui attendait sur le parking tout proche et j’ai troqué mes 3 bouteilles de whisky pour 3 bouteilles de rum jamaïcain.
Exit les bouteilles sur fond bleu (réservées au whisky), on passe aux bouteilles sur fond vert (réservées au rum). Mais que l’on ne se trompe pas on y retrouve toujours nos animaux fantastiques (voir dans le premier volume).
Les nectars proposés par REST & BE THANKFUL permettent de découvrir les spécificités des rums jamaïcains (mais également de la Barbade NDLR) qui, pour moi, sont au rhum, ce que le whisky tourbé est au whisky.
Découverte des distilleries de Jamaïque
et dégustation du rum MICRO BATCH ANTIPODES #1
En Ecosse donc, le prends ma bouteille de rum MICRO BATCH ANTIPODES et fait glisser quelques gouttes sur la pierre de la route de montagne. Comme les précédentes fois, un épais brouillard tombât sur la zone, rapidement, l’environnement s’évanoui et j’eu l’impression de planer.
Quelques secondes plus tard, je me suis retrouvé dans une forêt luxuriante, entouré d’arbres majestueux. L’air était moite : soit il était trop tard pour sauver la planète car l’Ecosse était passé sous les tropiques, soit j’avais belle et bien atterri en Jamaïque !
Je fus convaincu qu’il était encore temps de faire quelque chose pour la planète et que j’étais bien sous les tropiques, quand juste à côté de moi, j’aperçu le vol léger d’un colibri ! Vraiment magique cette pierre !
Je me trouvais en plein centre de l’ile caribéenne au bord d’un ruisseau et devant un bar !! Ce lieu correspondait aux descriptions que m’avait faite Romain LARCHERON (de chez FOX FITZGERALD). J’étais à REST & BE THANKFUL JAMAÏQUE ! La pierre avait fonctionné !
Derrière le bar, je fis la connaissance d’un rasta en train d’écouter RADIODREAD (si vous voulez vous en délecter c’est ici) !! Cela devait venir de la pierre qui faisait le lien entre l’Ecosse et la Jamaïque ! Vraiment magique !
Alors que les reprises reggae de radiohead beuglaient des hauts parleurs, le rasta m’interpella et me dit « je te sers quoi man ? ». Je lui dis que j’avais glissé quelques gouttes MICRO BATCH ANTIPODES, aussi ce dernier me sorti la bouteille de dessous le bar.
En servant le verre, il me dit que c’était une bonne manière de découvrir, sagement, les différentes palettes gustatives de Son ile. Il commença ainsi à m’énumérer les composantes des 5 fûts qui avaient servi à le créer.
Avant de me présenter toutes les distilleries choisies par Rest & be Thankful pour le créer, il me dit qu’on n’ira pas ici dans le détail des Marks (mis j’y reviendrai plus bas) mais plus sur un mélange de savoir faires de l’ile (avec un âge respectable de 13 ans minimum).
En effet, quand il me donna les composantes je compris. J'ai surtout compris qu’il valait mieux parler des différentes distilleries avant de le gouter car, avec les 58,7 % abv du liquide, on pouvait vite se perdre.
Ce « Pure Blended Jamaican rum » est composé :
- d'un fût du sud de l’ile avec du NEW YARMOUTH (énigmatique distillerie située sur la commune de Clarendon) et qui a été distillé dans 2 gros alambics pot still en 2005 ;
- d'un fût provenant du nord de l’ile et la distillerie LONG PONT et distillé dans un des 5 alambics pot still de la maison en 2005 ;
- de deux fûts contenant des distillats produit en 2007 une nouvelle fois au sud de l’ile dans la distillerie CLARENDON ESTATE (un provenant d’un alambic pot still et un autre provenant d’un alambic à plusieurs colonnes) ;
- enfin d'un fût annoncé comme provenant de LLUIDAS VALE au centre de l’ile et produit en 2008 dans des alambics post still (notons ici cependant que la seule distillerie du coin a pour nom Worthy Park alors on en pense ce qu’on veut –Ndlr-).
Je sais nous n’avons pas encore gouté aux esters de ce blend et pourtant vous avez déjà mal à la tête !! Et encore, je vous l’ai fait courte car le rum de Jamaïque est une véritable aventure (histoire, associé, marque de rums produit par certaines distilleries….).
Bref le mieux c’est quand même de gouter à ce bonbon de fruits exotique.
Dégustation MICRO BATCH ANTIPODES #1
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’avec ce rum d’une belle couleur or, on a une approche déjà assez marquée de la typicité rum de Jamaïque.
Le nez est chaud et plutôt capiteux. Il marque les esprits avec des notes boisées, d’encaustique et fruitées sur les fruits tropicaux (banane, mangue, ananas) bien murs et loin d’être passés dans un réfrigérateur. Notes qui se fondent complètement avec l’ambiance tropicale de la dégustation.
Au second passage, on va lui trouver des notes épicées de gingembre qui piquent les cils des narines qui viennent se marier à la vanille.
Au troisième passage, les notes puissantes d’encaustique reprennent le dessus et se mélangent même avec des notes de bitume.
Il vient de me réveiller de mon voyage écossais.
En bouche, il est d’abord doux et sucré sur la vanille. Mais rapidement, il monte en puissance avec des notes épicées croissantes sur un fonds de canne à sucre : tout d’abord, un bâton de cannelle, ensuite celui de réglisse et pour finir sur une racine de gingembre. On retrouve ensuite l'encaustique du nez mais elle ne dure pas et l’ambiance se fait plus douce avec des notes de miel mélangées à quelques piques d’épices.
À la descente, il a un sursaut de fraicheur herbacée avant de repartir sur la chaleur des fruits exotiques. La finale est longue et laisse un mélange de belles notes de vanille et presque de tourbe.
Découverte de la distillerie CLARENDON
et dégustation du Single Cask MONYMUSK 1998 23 ans Mark AHJ
Une fois la dégustation terminée, je n’ai même pas eu le temps de remercier mon hôte, je me suis senti happé, et me suis surtout retrouvé dans un air moins moite et surtout un peu plus frais ! J’étais revenu en Ecosse.
Ni une ni deux, tous ces mystères entourant les distilleries et les distillats jamaïcains, m’ont donné envie d’y retourné (en plus il y fait plus chaud), aussi, c’est une bouteille de Single Cask MONYMUSK en main que je me suis à nouveau dirigé vers la pierre.
Vous savez désormais comment elle fonctionne…quelques gouttes et pfiou (brouillard, vent….et chaleur).
Me voici de retour sous le soleil les Caraïbes. Derrière moi des champs de canne à sucre et devant moi une grande usine protégée par de grandes grilles et de gros barbelés ! Pas très accueillant !! Au loin j’ai aperçu un panneau sur lequel on pouvait lire CDL (CLARENDON DISTILLERS LIMITED) ! L’usine distillerie CLARENDON.
C’est là que je me suis souvenu de ce que Romain LARCHERON m’avait dit, MONYMUSK est produit par Clarendon ! J’étais bien arrivé au bon endroit.
Au loin que vois-je ? Le même rasta que lors de la première dégustation ! Magique je vous dis.
Il s’est rapproché de moi et m’a fait signe d’aller sur la droite vers le gros portail qui manifestement était ouvert.
Une fois dans le complexe, il m’a demandé si j’avais fait bon voyage et commença à me conduire vers les bâtiments.
En avançant, je ne peux pas louper les grandes colonnes de distillation qui trônent au centre. Pour autant, mon hôte m’explique, que bien que la distillerie existe depuis 1949, les 3 colonnes que je vois sont informatisées et modernes. Il m’explique que si elles sont importantes dans la production de la distillerie, elles servent surtout à produire des rums très alcoolisés (96 %) dont la concentration en esters est assez faible (à savoir d’environ 250 gr/hlap - mais nous allons y revenir plus bas-).
Il m’explique que ce qui m’a amené ici est produit un peu plus loin dans la distillerie. Il me propose d’ailleurs de m’y conduire et de découvrir le cœur de la distillerie.
En marchant, il me renseigne un peu sur les notions assez techniques mais essentielles à la spécificité des rums jamaïcains : les congénères (taux de non alcool, esters ou acides gras) et les Marks.
Il m’explique que depuis 1931 (et la Rum Regulation Law), les rums jamaïcains sont classés selon 4 types mesurés en grammes par hectolitre d’alcool pur (gr/Halp) et allant des plus légers (light) aux plus lourds (heavy) :
– les Common Cleans : entre 80 et 150 gr/Halp d'ester comme son nom l’indique le plus commun en Jamaïque (produit à partir de pot stills).
– les Plummers : entre 150 et 200 gr/Halp d'ester qui sont léger et fruité
– les Wedderburns : plus de 200 gr/Halp pour les rums corsés et lourds
– les Continental Flavoured/High Ester : entre 500 et 1700 gr/Hlap d' ester, aux arômes extrêmes dont on se souvient une fois goûté.
Et comme ce n’est pas assez compliqué, il m’explique que chaque distillerie va avoir sa recette (Mark) qui elle-même sera réparties dans les 4 catégories (voir plus haut).
Chez CLARENDON, elles répondent à de joli noms comme MLT, MLL, MBK, MMW ou encore MLC. Celle qui concerne notre bouteille du jour sera d’ailleurs AHJ (soit un Common clean avec une concentration de substance volatiles de 627 gr/hlap et d’Ester de 89,6 gr/hlap).
Vous suivez toujours ?
D’ailleurs, si vous êtes curieux, la gamme des SINGLE CASK de la maison REST&BE THANKFUL vous donne un bel aperçu de cette diversité de Mark.
Je dis à mon hôte que si j’ai bien compris, mon rum devrait venir de la colonne alors ? Il m’explique que c’est plus compliqué que cela car il vient en fait des pot stills qu’il veut me montrer.
En entrant dans les ateliers d’activité, je découvre des dizaines de cuves en bois ou en inox avec de la mélasse en pleine fermentation. Mon ami m’explique que dans celles en bois (12 au total), la fermentation peut durer près d’un mois avec des levures naturelles (et produirons des moûts high esters) et sont destinés à approvisionner les pot-stills. Dans celles en inox (24 cuves), la fermentation ne dure qu’un jour et sert à approvisionner les colonnes.
Justement, derrière cette grande salle où les levures se donnent à cœur joie, il me conduit devant le cœur de la distillerie : les alambics.
Je me trouve ainsi dans une salle où je découvre deux mastodontes dans leur jus comme sortis d’un film d’anticipation de fin du monde.
Dans un dédale de tuyaux et de col de cygne, je découvre également les deux retorts qui mélangent les vapeurs venu du col de cygne dans les low-wine (40 %ABV) et les high-wine (80 %ABV) de précédentes distillations. C'est en partie de cette technique que vient une des grandes spécificités des rums de jamaique.
Un peu plus loin je découvre un troisième et énorme alambic à double retort : le Vendôme avec sa capacité de 20 000 litres.
Dégustation Monymusk
C’est au cœur de la chauffe et de la spécificité de la distillerie, et au pied des alambics que mon ami rasta me propose de goûter le REST & BE THANKFUL Single Cask MONYMUSK 1998 23 ANS (mark AHJ).
Avant, il m’explique que ce rhum a connu une double vie. Une fois sorti des alambics situés derrière nous, en suivant le Mark AH (- de 90 gr/Hlap) en 1998, il a tout d’abord été vieilli, ici, sous les tropiques dans un ex-fut de bourbon avant de prendre la direction des terres écossaises où les anges sont moins gourmands.
Le tout sur une période de complètement honorable pour un rum de 23 ans ! Résultat, avec une perte de 40 % de volume sur durée, un rum limité à 181 bouteilles proposé à 59,4 % abv.
Au nez, il ne va pas être aussi capiteux que le blend que nous venons de goûter. Ce seront plutôt des notes plus fines, mais néanmoins présentes, de vanille puissante mélangées à des fruits mures à chair blanche.
La force des esters apparaît plutôt au second passage mais en restant assez limitées. Elles sont accompagnées de notes fumées et de notes boisées mais également d’une montée en puissance des épices.
Le troisième passage confirme ce positionnement en rajoutant des épices comme le gingembre et le clou et des notes d’encaustique.
En bouche, il est assez sucré et gras en entrée, mais devient rapidement citronné puis exotique. Quelques secondes plus tard, on ressent une montée en force de notes puissantes de gingembre et de poivre. Pour autant, le feu se calme ensuite et il « s’assagit » en redevenant miel épicé. Sur la fin on ressentira la force des particules alcooliques et la sècheresse d’une amande.
La finale est chaude et gourmande, avec un beau souvenir d’amande.
Découverte de la distillerie LONGPOND
et dégustation du Single Cask LONGPOND 1998 24 ans Mark ITP
A peine la dégustations a-t-elle pris fin que j’ai à nouveau senti l’air frais de collines écossaises et je me suis retrouvé devant la pierre. Même pas le temps de dire ouf !
Qu'à cela ne tienne, j’ai pris la 3ème bouteille, une bouteille de LONG POND 1998 24 ANS (mark ITP). Je vous fais grâce du processus, mais une nouvelle fois j’ai quitté l'Ecosse pour la moiteur de la Jamaïque.
SI la « logique » était respectée, c’est désormais au nord de l’ile dans la ville de Clark’s town (ville qui porte le nom d’un des créateurs de la distillerie) que je devais me trouver. Pour autant, cette fois-ci, je n’étais pas devant une distillerie mais au milieu d’un champ de canne à sucre en pleine montagne.
Le champ étant en pente, j’ai ainsi commencé à marcher en direction de la plaine car en toute logique la distillerie (si j’étais bien au bon endroit) se trouvait sur du plat.
Au bout de quelques instants, j’entendis des cris.
Ces derniers se rapprochaient à grand vitesse de moi et semblaient venir du sentier que je tentais de regagner. Arrivé sur place, j’ai eu à peine le temps de faire quelques pas sur le côté quand je vis passer un bobsleigh sur roulette !
Je croyais rêver !! les rasta rocket et pourtant je n’avais pas encore gouté le rum high ester du nord de l'ile ! J’étais définitivement en Jamaïque.
Cette sensation passée, j’ai retrouvé mon homme à l'orée du champ. Il m'a de suite expliqué que la montagne où je me trouvais s’appelait LongPond. J’avais fait bonne pioche et effectivement, j’aperçu non loin la haute cheminée de la distillerie pour laquelle j’avais été envoyé ici.
De loin, la distillerie ressemblait plus à une vieille usine sucrière ! Mais mon ami m’expliqua que c’était normal car en effet elle était jumelée à celle-ci. Quoi de plus facile pour obtenir de la mélasse que de se retrouver là où elle est produite.
Mon ami m’explique que la distillerie date du début du 18ème siècle et a effectivement été crée par un banni de la couronne anglaise nommé Simon Clark.
Il me dit également que, comme de nombreuses distilleries jamaïcaines, elle a eu une vie tourmentée passant d’un propriétaire à l’autre. Elle a notamment été détenue un temps par le canadien Seagram pour être intégrée dans son Captain Morgan. Elle a été nationalisée en 1980 et a finalement été racheté par National Rums of Jamaica (gérée désormais par la maison Ferrand au travers de sa société United Caribbean Rum Limited –cocorico-). Donc cette distillerie est en partie Française (comme CLARENDON).
Il m’explique que refaite en partie à neuf pour assainir ses rejets en 2012, la distillerie a repris une production de gros comme elle l’avait toujours fait.
Néanmoins, elle a été partiellement détruite en juillet 2018 et à vu ses bâtiments de fermentation (avec des cuves en bois grouillantes des bactéries antédiluviennes nécessaires à la typicité de la maison) ravagées par un incendie.
En arrivant aux bâtiments de production refaits à neuf, il m’explique que c’est grâce au frenchie Alexandre Gabriel, notamment, que la distillerie a retrouvé sa superbe et les 24 cuves de fermentation en bois à l’air libre (elle a également 9 cuves fermées pour les rums légers) que nous avons sous les yeux, et que depuis un an la distillerie produit à nouveau à fond.
Il m’explique enfin que c’est ici que naissent les rums les plus lourds de la distillerie avec parfois des fermentations de près de 4 semaines.
Un peu plus loin, il me montre le muck de la maison (sorte de compost de résidus de distillation, de paille de canne et de fruits mais pas d'animaux morts comme le dit la légende -NDLR-) qui parfois accompagné de vinasses, de fruits et autres fonds de cuves, est additionné à la mélasse fermentée pour produire un rum inimitable.
Si le rum est bon, je pense qu’il vaut mieux éviter de tomber dans les réservoirs de cette mixture qui grouillent de bactéries et d’acide.
Il me conduit enfin vers le cœur de la maison où cette mixture est transformée en délicieux (mais capiteux) rum : la salle des alambics.
Ce sont cinq « grosses bêtes » toutes différentes mais munies de double retort à faire peur, qui sont ici disposés. Il m’explique que c’est grâce à tout ce matériel que la distillerie propose pas moins de 14 marks différents.
Dégustation du Single Cask LONGPOND
C’est d’ailleurs l’heure de gouter l’ITP (esters compris entre 90 et 120 grammes par hectolitres) pour lequel nous sommes venus.
Il s’agit donc d’un rum LONGPOND distillé en 1998 (donc bien avant l’incendie) et vieilli comme pour la plupart des rums de chez REST&BE THANKFUL, dans un ex fut de bourbon en partie en Jamaïque et en partie en écosse, pendant une durée totale de 24 ans, avant d’être embouteillé en septembre 2022.
Résultat, 178 exemplaires seulement d’un rum brut de fût (proposé à 56 % d’alcool) avec une perte (part des anges) de quasiment 50 %.
Au nez, les esters sont plus présents dès le début et sont renforcés par la puissance alcoolique du distillat. Ce rum va avoir une allure plus fraiche que les deux autres avec de notes de fruits plus discrètes et masquées par des notes plus âcres.
Le second passage nous réconcilie avec les notes de fruits tropicaux et d’abricots compotés. Il sera associé à des notes plus boisées et épicées.
Le troisième passage confirme son caractère fruité même si on y redécouvre un retour tonitruant des particules estèrisées.
En bouche, il a des notes fruités mais rapidement, il laisse la place à des notes de bois exotique et des notes de vanille et de fruits tropicaux mélangés. Paradoxalement, il est un peu moins fort que le Monymusk même s’il a des épices qui restent accrochées à la langue. Il se transforme assez rapidement en notes mielleuse et pâtissières.
A la descente, il a un sursaut de de gingembre avant de relâcher des notes empyreumatiques puis sur la longueur des notes plus camphrées et sèches.
Comme cela a déjà été le cas pour les autres dégustations de cette aventure, à peine le verre fini, même pas le temps de profiter de la chaleur et de la mer des Caraïbes et de dire au revoir à mon rasta préféré, je me sens happé et enveloppé dans un épais brouillard et me retrouve une nouvelle fois en terres écossaise !
Mais quelle belle découverte qui m'a permis (et à vous aussi j'espère) de faire un peu le tri dans les vies tumultueuses des rums de Jamaïque ! Si vous voulez en découvrir encore plus la gamme REST&BE THANKFUL est disponible sur le site de la maison du whisky.
Pour mon compte, je pense que je vais remonter dans mon van et faire une petite sieste avant de repartir pour de nouvelles aventures. J'ai un coup de mou avec tous ces jetlags absorbés en peu de temps.
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