Et non le TITANIC ne signifie pas uniquement naufrage, le nom peut également être lié à la création, à la construction et au lancement d’aventures.
En plus quand on parle de la construction du TITANIC (et des deux autres bateaux de la White Star Line l’Olympic et le Britanic) au début du 20ème siècle, une ville est incontournable…Belfast
Aussi, sans attendre, sur les conseils de mon fils de 3 ans complètement fan de l’aventure du Titanic, j’ai sauté dans mon fidèle Bradpeat et je suis parti en direction de l’Irlande du Nord et du port de sa capitale.
Je vous propose de parler Whiskey et d’aller faire un tour dans cette nouvelle distillerie de la ville et de découvrir son premier blend (la distillerie étant encore trop jeune) TITANIC DISTILLERS PREMIUM IRISH WHISKEY.
Visite en images sur Peatdream youtube
Savez-vous qu’à la fin du 19ème siècle, la ville de BELFAST n’abritait pas moins de 18 distilleries de whiskey ? Mais la prohibition américaine est passée par là et elles ont progressivement toutes fermées. C’est pour renouer avec l’histoire de la ville (et rendre hommage au paquebot tant connu qu’elle a construit) que Stephen Symington et Peter Lavery, se sont lancés dans le projet TITANIC DISTILLERS près de 90 ans après la fermeture de la dernière distillerie de la ville.
C’est dans le quartier industriel des docks de Belfast, à l’abris de Samson et Goliath les deux grands portiques jaunes de la société Harland and Wolff (société qui a construit le Titanic en 1909 -Ndlr-) que j’ai rendez-vous avec le volubile Brian Cunning pour découvrir la distillerie fraichement ouverte.
Avant d’accéder au Thompson Dry Dock où la distillerie a élu domicile, ma route me mène à travers du lieu industriel emblématique où, en 1909, les premières plaques d’acier du TITANIC et de son jumeau l’OLYMPIC ont été rivetés.
Ici, la légende du TITANIC règne en maitresse. La route me fait passer devant le Catalyst, musée moderne mélange d’iceberg et de proue de bateau qui lui est dédié. Je vous conseille d’ailleurs car il retrace la longue épopée de construction du bateau et sa très courte carrière (l’occasion de découvrir la vie de Belfast au début du 20ème siècle et de voir que les écossais était déjà bien branché whiskey).
Ma quête me conduit ensuite à l’emplacement même où jadis les portiques grues hauts de 50 mètres (créés pour l’occasion) ont permis de donner vie au deux géants. Plus avant, sur Queen’s road, ce sont des studios de cinéma qui apparaissent (studios qui s’appellent….Titanic bien entendu).
Enfin, moteur pétaradant, j’arrive devant ce pourquoi je suis venu ici : Thompson Dry Dock. Je me gare au bord du grand trou creusé il y a 120 ans pour mettre en cale sèche les mastodontes des mers et leur enficher leurs non moins grosses hélices.
Et juste derrière ce trou de quasiment 130 mètres de long, 14 mètres de large et 7 mètres de profondeur où il vaut mieux éviter de tomber, je trouve enfin avec son allure de gare surmontée de son cloché à horloge vert, le bâtiment de la distillerie TITANIC DISTILLERS.
Alors que le soleil commence à baisser et que ses rayons rouges se reflètent dans les eaux de l’embouchure du Lagan et enflamment les murs de brique du bâtiment, je suis accueilli par Brian.
Le grand hall d’accueil du bâtiment est un habile mélange de bâtiment industriel d’origine et de modernité. Il paraît assez difficile de louper la devise de la maison écrite en gros sur le mur sud : BLOOD SWEET AND YEARS en hommage aux nombreux ouvriers qui ont laissé leurs forces sur le chantier TITANesque qui attendaient leur verre de whiskey le soir en rentrant chez eux.
En effet, plus qu’une distillerie, avec un lieu aussi atypique les créateurs ont voulu rendre hommage au dur labeur des ouvriers qui ont officiés à Belfast depuis plusieurs de très nombreuses années.
Mais alors c’est quoi cette fameuse histoire de Pumphouse ?
C’est en me menant dans la seconde salle que Brian va m’éclairer à son sujet.
Si je peux déjà apercevoir les alambics qui trônent au fond du bâtiment, c’est avant tout des explications techniques qu’il va en premier lieu me fournir. En effet, dès que nous rentrons dans la salle, nous tombons sur des pompes et autres pistons installés ici depuis plus de 100 ans. Brian transformé un instant en guide historique industriel, m’explique que ce système de pompe avait pour vocation de vider la cale sèche située juste derrière le bâtiment. Et avec un moteur à vapeur, la pompe était capable de vider la cale de ses 90 000 000 de litres en moins de 2 heures et de rendre accessible les coques des bateaux présents.
Brian me conduit ensuite dans la seconde partie de la salle et commence par m’expliquer que la grue qui trône au plafond date de la création du bâtiment mais a servi pour la mise en place des cuves de brassage et des alambics qui nous font de l’œil depuis que nous sommes dans la salle.
C’est d’ailleurs dans le cœur de la pièce que nous voyons la cuve de brassage et les six washs en acier qui laissent les levures faire leur œuvre.
Enfin au fond du bâtiment, nous approchons enfin des trois alambics Forsyths rutilants en train de bouillir. Brian m’explique que c’est de leur cuivre que sortent les 200 000 litres d’alcool annuel.
Toujours dans un respect de l’histoire industrielle des lieux qu’il a été conservé le pupitre de gestion des systèmes de pompage dans son jus.
En se dirigeant vers la fin de la visite et la découverte du premier distillat proposé par TITANIC DISTILLERS, Brian m’explique qu’en toute logique, compte tenu du jeune âge de la distillerie, ce sera un blend que nous allons goûter.
Il m’explique néanmoins, qu’en attendant la disponibilité des premiers fûts, la distillerie propose de la vodka.
NOTE DE DEGUSTATION TITANIC DISTILLERS PREMIUM IRISH WHISKEY
C’est dans la salle de dégustation que Brian, qui manifestement n’aime pas mettre d’eau dans son whiskey, me présente le premier blend proposé.
Ayant une certaine idée du résultat des futurs assemblages de la marque, il me dévoile que ce n’est pas la simplicité qui a été retenue pour celui qu’il me sert et qui se pare d’une couleur or marquée.
En effet, pour le créer, le master blender de la maison n’a trouvé mieux que de bousculer les habitudes irlandaises en assemblant des singles malts non tourbés distillés deux fois avec des single malt tourbés distillés 3 fois. De plus il a assemblé des irish single malt et des singles post stills (malt et grain). Le tout étant ensuite vieilli en fûts de bourbon, de xérès et de chêne vierge.
Le nez de ce whiskey est assez complexe mais il sait rester très doux (il est proposé à 40 % ABV).
Au premier passage on va découvrir une combinaison de notes boisées et déjà quelques caractéristiques douces avec le sucre des fruits du verger, marques du fût de sherry.
Au second passage on peut détecter de très légères notes de fumée de tourbe, mais que l’on se rassure elle reste très discrète et tapie derrière les notes sucrées.
Au troisième passage la balade sucrée sur le quai de la rivière Lagan se poursuite avec des odeurs des poires mures et de vanille.
Comme souvent avec un blend, l’assemblage des différents distillats rend la bouche assez douce. On va découvrir des notes de vanille ainsi que des notes gourmandes de raisins secs et de miel. La tourbe va se positionner en second plan et reste très discrète. On pourra néanmoins découvrir quelques notes d'épices (poivre et gingembre) qui viennent nous réveiller dans cette ambiance chaleureuse.
La finale va plutôt se positionner sur des notes boisées dans un premier temps puis sur des notes plus maltées dans un second.
Après cette découverte, j’ai pu libéré mon hôte du jour devant la belle maquette du Titanic (bien entendu) qui trône dans un coin de la boutique.
J’ai ensuite regagné un logement que je ne saurai vous conseiller si vous chercher une immersion totale dans l’ambiance Titanic ! Je vous laisse découvrir ici le Rose Titanic Ship
Écrire commentaire