NAGA 12 ans SIAM EDITION & découverte des rhums d'Asie

Du rhum venu d'Asie ? C’est nouveau ça, lui dis-je ?

Sébastien me regarde et me dit : « ce n'est pas nouveau le moins du monde, et si je te disais que le rhum vient en partie de là-bas ? »

Vous pensez bien qu’il n'y avait rien de tel pour aiguiser ma curiosité. Et Sébastien de me faire un historique de cette belle boisson !

Allez, un petit cours d'Histoire-Géo !😀

Il commence en me disant que, comme on peut l’imaginer, l’histoire du rhum est liée à celle de sa matière première : la canne à sucre (cultivée depuis des millénaires en Asie).

En effet, la canne est originaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée et s’est répandue ensuite en Inde et en Asie du Sud-Est, où elle a été cultivée pour son sucre.

Les arabes ont ensuite introduit la canne à sucre en Méditerranée au Moyen Âge, et elle a été cultivée dans des régions comme l’Espagne et le Portugal.

Et ce n’est qu’après les voyages de Christophe Colomb que la canne à sucre a été plantée dans les Caraïbes, où les colons européens ont commencé à distiller du rhum à partir des sous-produits de la production de sucre. D'ailleurs les premières mentions écrites de la distillation en Amérique du sud du rhum datent du XVIe siècle, lorsque les Espagnols ont introduit leurs techniques de distillation sur l’île d’Hispaniola (aujourd’hui Haïti et République Dominicaine).

Voilà pour la canne. Mais le Rhum en Asie ?

Sébastien me dit que le premier pays à produire du Rhum en Asie a été l'Indonésie. Mais avant cela, il faut remonter bien avant JC (en -2000), pour découvrir que ce sont en effet les chinois qui les premiers ont mis au point leurs méthodes de distillation. Il faut ensuite remonter en - 800 avant JC pour trouver les premières distillation de riz dans ce même pays. Enfin, on peut aller en 500 après JC pour découvrir que les chinois ont introduit leur méthode de distillations sur la mélasse en INDONESIE leur de leur développement commercial sur Java notamment !

C'est ensuite, et bien plus tard que au XIIème siècle, Marco Polo pour la distillation, puis au 15ème siècle, Vasco de Gama pour le rhum, ont ramené ce savoir faire dans nos contrées.

Pour ce qui est de la  première distillerie officielle d'Asie, il faut se tourner vers TANDUAY, fondée en 1854. Par la suite, il m’explique qu’avec une canne à sucre assez largement produite dans la zone, la production de Rhum s'est rapidement développée en Thaïlande (dont nous allons ici goûter une production), au Vietnam, au Cambodge, à Java, en Inde, en Chine et même au Japon.

A titre d’exemple et bon joueur, avant de me parler de son propre rhum, il me présente différentes marques asiatique :

- aux Philippines on retrouve bien entendu TANDUAY, mais également le populaire DON PAPA ;

- en Inde on trouve OLD MONK et TWO INDIES de chez Amrut (qui combine des influences indiennes et caribéennes) ;

- au Japon on découvre SANTA MARIA de la brasserie Lejima à Okinawa et plus récemment NINE LEAVES ou RYOMA (sur l’ile de Shikoku) ;

- en Chine on peut trouver le rhum VINN, le Rhum TAIZI et le rhum SAMAI (marque Cino-cambodgienne)

- au Vietnam doit on présenter SAMPAN ?

Sébastien me dit en souriant que si on souhaite trouver des rhums de java, il faut plutôt se tourner vers un marque nommée NAGA ! Tiens ça me dit quelque chose !

D'ailleurs je vous conseille de découvrir :

- Naga Java Reserve : né de la fermentation de la mélasse et de pains de riz rouge fermenté dans des cuves en bois de teck, distillé tout d'abord en alambic chinois puis en colonne et enfin vieilli 3 ans dans des fûts de teck puis 4 ans dans des fûts de chêne américain (ex bourbon) ;

- Naga Pearl of Jakarta :  issu du même procédé et vieilli 3 ans dans des fûts de teck puis 4 ans dans des fûts de chêne américain (ex bourbon), enfin une année supplémentaire dans des fûts de merisier.;

- Naga Spiced Rum Malacca : rhum infusé avec de l'écorce de kumquat, de la chair du jambu indonésien (pommes de Java), de la citronnelle et de la cannelle

- Naga Anggur Edition : Edition limitée avec un passage de Java Reserve passé 2 mois en fut de Château Pas de l’Ane 2018 situé à Saint-Emilion.  

Il en profite pour me dire que si on parle de Rhum (en français), de Rhum (en anglais) et de Ron (en espagnol), à Java on va le nommer Batavia Arrack.

En effet ce nom vient de l’ancien nom de Jakarta, “Batavia”, et d’ “Arrack” qui signifie alcool. C’est sa production à partir de mélasse fermentée avec de la levure de riz rouge javanais qui va faire la différence.

Sébastien me parle ensuite de la Thaïlande qui lui ai chère ! Toujours bon joueur, il me dit que dans ce pays on peut trouver la marque ISSAN et CHALONG BAY, mais qu'il sera plus facile d’en goûter la production en importation.

On peut nommer SHAKARA proposé par la Maison du Whisky et vieilli dans le centre du pays pendant 12 ans dans des fûts de bourbon sous un climat tropicale (où on estime la part des anges de 7 à 9 %) mais surtout la marque NAGA qui va nous intéresser au premier niveau ici.

Dernier petit détail avant de goûter le nouveau 12 ans de NAGA, il me dit qu’on compte un certain nombre de distilleries dans ce pays.

Elles vont donc se nommer CHALONG BAY (à Phuket), ISSAN (située dans le nord-est) mais également SANGSOM (de Thai Beverage Plc) et BANGYIKHAN.

Sébastien me dit qu'il se pourrait que ce soit du côté de cette dernière que sont extrait les jus de ses rhums !

Il me dit que la bouteille que nous allons gouter aujourd'hui vient compléter sa gamme du Royaume de Siam (la Thaïlande).

NAGA propose en effet,

- SIAM EDITION 10 ANS : rhum distillé 5 fois dans des colonnes à partir de cannes à sucre thaïlandaise, et ensuite vieilli 10 ans en fûts de Bourbon en Thaïlande sous un climat tropical (avec une part des anges de 7 à 9%) rechargé par ouillage.   

- RESERVE FULL PROOF (proposé à 62,3 % abv dans sa version 2011 et 60,1 % abv dans sa version 2012).

Dernièrement du magnifique SHANI, rhum 100% mélasse avec une fermentation de 5-6 jours (à l’anglaise) et distillé 5 fois dans la colonne de la distillerie. Le rhum est vieilli 10 ans en Thaïlande dans d’ex fûts de Bourbon avant de revenir sous nos latitudes pour passer une dernière année en fût de Px.

Mais voici que Sébastien débouche enfin la bouteille de son nouveau NAGA 12 ans SIAM EDITION qui reprend les codes de conception et de vieillissement de son frère de 10 ans mais en restant 2 ans supplémentaires en fûts, en utilisant toujours la méthode dynamique du ouillage, afin de lui affirmer les notes vanillées et boisées.

C'est un liquide à la couleur ambrée par les 12 ans passés au contact du chêne que me verse Sébastien.

Le nez de ce rhum thailandais est assez sec et dévoile tout d'abord des notes de vanilles qui vont devenir plus boisées par la suite.

Au second passage des notes boisées de réglisse et de santal prennent le dessus.

Enfin au troisième passage ces notes deviennent plus épicées sur la cannelle tout d'abord puis sui des épices plus marqués.

En bouche, on va se retrouver assez rapidement dans une salle de dégustation en teck !

Les notes boisées sont confirmées et même amplifiées avec de notes de bois toasté, de noix, de cannelle et sur la fin d'encaustique sur la fin. Pour autant on découvre sur cette évolution des notes de vanille.

Il révèlera et sera un bon exemple le caractère boisé exotique des rhums de cette région du monde.   

La finale est longue et marquée par des notes torréfiées et épicées. Il laissera en bouche de longyues notes de vanille.

Quelle beau voyage en Asie et quelle belle découverte des rhums venu d'ailleurs que m'a fait faire Sebastien.

Si vous souhaitez le rencontrer et découvrir ses production, je vous conseille de faire un tour au salon Dugas Club Expert en septembre, il vous accueillera avec son sourire.

De même vous trouverez toutes ses références chez vos cavistes préférés ou directement sur le site de DUGASCLUBEXPERT.FR