Quoi de mieux pour fêter un anniversaire que de faire un tour dans mon fauteuil club (je sais ça fait un peu prétentieux mais c’est l’occasion).
Aujourd’hui je vous propose de vous y installer pour gouter l’ABERFELDY 25 ans SHERRY CASK FINISH sorti à l’occasion des 125 ans de la distillerie.
Et comme je vous aime bien je vous proposerai, en toute fin, la dégustation de la référence de la marque, le 12 ans.
Mais avant de vous délecter du nectar d’ABERFELDY, on va faire un petit tour vers cette vieille dame (vous n’allez pas y couper désolé).
Qui dit ABERFELDY dit JOHN DEWAR’S et SONS (une des plus importantes sociétés de whisky écossaises) et dit également STEPHANIE J. MACLEOD. Que des noms qui parlent aux amateurs de whisky et que je vous propose de redécouvrir dans un de mes précédents articles (ici pour le DEWAR'S DOUBLE DOUBLE 21 ANS).
Mais pour bien fêter un anniversaire de 125 ans il faut bien un peu d’histoire car celle de la distillerie ABERFELDY est intiment liée à celle du groupe. Ce n’est pas pour rien si devant l’entrée de la distillerie on peut lire #HOME OF DEWARS.
Mais retour à notre distillerie sise dans le village d’ABERFELDY (facile) situé juste en dessous du parc National Cairngorms en plein milieu des Highland’s. Elle est surtout située à côté de Perth où un certain John Dewar s’est lancé dans le négoce de spiritueux en 1846.
Les fils de John Dewar, qui s’appelaient John Alexander et Tommy Dewar, ont poursuivi le développement de la société après la mort de leur père en 1880. Ils se sont surtout lancé dans la construction de la distillerie en 1896 en plein centre du pays (la seule que la famille construira d’ailleurs).
Cette dernière a commencé à produire en 1898 (il y a 125 ans donc) le malt qui entrait dans l’assemblages des blends de la marque.
Et c’est sans s’arrêter qu’elle produit depuis lors même si elle a connu une cure de jouvence en 1972 et un rachat pour ses 100 ans (en 1998) par le groupe BACARDI. Dernièrement, elle s’est même impliqué en matière d’écoresponsabilité en réduisant son empreinte carbone (installation d'une chaudière à biomasse et optimisation de l’utilisation de l'eau).
Je vous passe la vie trépidante de la société, mais si ça vous intéresse, je vous revois ici, pour voir que John Alexander Dewar a fait un bout de chemin avec John Alexander Walker.
Le fait est qu’à côté de la production de distillats pour les nombreux blends DEWARS (en compagnie de ses sœurs Aultmore, Craigellachie et Royal Brackla) la distillerie propose des single malt. On peut trouver notamment, un 12 ans (que j’ai d’ailleurs choisi de vous faire découvrir également aujourd’hui un peu plus bas), un 16 ans et un 21 ans.
Et c’est pour fêter les 125 ans de cette vieille dame que les équipes de STEPHANIE J. MACLEOD nous propose de découvrir désormais un très honorable 25 ans (qui méritait bien d’être installé dans un fauteuil club à côté de la cheminée pour être dégusté.
Pour décider des distillats retenus pour ce 25 ans, Stéphanie a été accompagné par l’expérience de John MacKenzie (directeur de la distillerie)
La couleur de ce distillat montre une longue période passée en futs avec un ambré cuivré assez marqué.
Ce whisky a en effet longuement maturé (plus de 24 ans) pour partie en fûts de bourbon et pour partie en fûts de sherry avant d'être assemblé et finir sa course pendant 15 mois en futs de sherry Oloroso.
Au nez, son objectif de rendre hommage au savoir-faire de distillerie et aux notes fruités et mielleuses qui sont celles d’un ABERFELDY est respecté.
La première approche est assez moelleuse et nous mène dans une forêt des Highlands au milieu d’un parterre de fraises des bois. On peut également détecter des notes fruitées et chaude de pèche gorgées de soleil et prêtes à exploser (note proche du miel).
Au second passage, on va plus se diriger vers des notes boisées et épicées qui se développent ensuite sur des notes de cuir. Pour autant en le laissant dans le verre, le nez est renvoyé à nos fraises des bois.
Au troisième passage, ce seront des notes plus rancio qui vont ressortir et viennent nous rappeler le finish en fut Oloroso.
En bouche, il est très fuité, chaud et épicé poivré en entrée. Il devient ensuite moelleux et mielleux en conservant une pointe d’épices en arrière-plan. On peut ensuite y découvrir les notes velours liées à son vieillissement. La dégustation se passe tout en douceur avec quelques rehausse de fruits de temps à autre et fini sur des notes de vanille.
A la descente, il se réveille un peu et redonne un coup d’épice. Il est d’une durée assez longue avec un mélange de notes de raisin et de cacao.
Le verre vide garde longtemps les notes de fruits rouges et de pèche mais paradoxalement les notes de l’orge qui lui a donné naissance il y a 25 ans dans l’alambic de la distillerie.
Et si on profitait de cette dégustation pour faire un petit focus sur le 12 ans d’âge (de 13 ans son cadet donc).
Distillat est en effet l’essence même de la nature mielleuse des productions de la maison en lien avec le un long processus de fermentation de la distillerie.
Il est vieilli pendant plus de 12 ans dans une combinaison de fûts de Sherry et fûts de Bourbon.
Comme annoncé et représentant le style de la distillerie, son nez est effectivement mielleux et doux avec un fond de pêche mais également une pointe rehaussé d’amande.
Un second passage nous amène sur des notes légèrement plus boisées et épicées avec une pointe fraiche de réglisse.
Le troisième passage redonne plus d’ampleur à des notes fruitées.
En bouche il est présent et amène de suite une certaine chaleur. Par la suite il prend plus la texture du velours mais également laisse apparaître des notes de miel.
A la descente il a une rehausse d’épices et une pointe d’acidité d’agrume.