Avant de me caller dans mon fauteuil, je verse le liquide que je vais vous présenter dans le verre pour le laisser longuement s’aérer. En effet, être resté confiné pendant 50 dans un fut ca ferme et il faut un peu d’air pour laisser le distillat s’épanouir.

Je choisi ensuite le vinyle Live à Alexandra Palace de Nick Cave sur le titre The ship song (écouter ici pour vous mettre dans l’ambiance maritime de ce magnifique distillat) que je cale sur ma platine. 

Cela faisait longtemps que Flo en parlait, mais les soubresauts pandémiques avaient forcé à reconduire sa sortie, mais il faut avouer que dans le nouveau look des bouteilles de la marque, il a du chien !

En effet la distillerie Glenglassaugh dévoile un whisky exceptionnel de 50 ans d'âge, en hommage à ses origines côtières. Ce whisky rare et précieux est le fruit de cinq décennies de maturation ! 50 ans !! Quand on voit les cheveux blancs que cela a pu donner sur moi, on peut imaginer qu’il a dû s’en passer des choses dans le fut n°6 de Pedro Ximénez

Retour sur la distillerie avant tout : Glenglassaugh a été créée en 1875 par James Moir et son neveu Thomas Wilson et a été revendue en 1890 à Highland Distillers (Edrington Group). C’est dans les mains expertes des équipes de cette même société que notre distillat a vu le jour 100 ans plus tard sur la côte nord de l’Ecosse.

Parmi les différentes dates clé de la distillerie, on trouvera 1960 quand elle a été reconstruite pour augmenter ses capacités de production et 1986 quand elle a été mis en sommeil à cause du marché atone. La distillerie a été ressuscité en 2008 quand le groupe Scaent l’a reprise : (c’est d’ailleurs là qu’est né le Glenglasaugh Revival).

Depuis 2016, la distillerie de Portsoy, est détenue par Brown Forman et c’est Rachel Barrie qui sélectionne les distillats (pour notre grand plaisir).

Depuis l’année passée, Glenglassaugh s'engage à préserver la nature précieuse qui entoure la distillerie. En 2023, la distillerie a lancé une initiative pour protéger les écosystèmes locaux et promouvoir un développement durable.

C’est donc la « master blender of the year » 2020, 2021 et 2022, la Keeper of the Quaich, Dr Rachel Barrie qui, en 2022, a sélectionné le fameux fût n°6 qui dormait dans le chai de la distillerie depuis 1972 et qui est proposé ici en brut de fût usé par les années à 41,8 % ABV. Son objectif étant de mettre en avant les distillats d’avant la mise en sommeil de la distillerie.

Bon y goutte ?

Ca va faire un peu de temps que je lorgne sur mon verre désormais et que je vois ce liquide couleur ambrée marquée avec des reflets marron bronze. 

Il faut bien se décider et plonger le nez dans le verre.

On nous a parlé d’un whisky côtier ? Et bien le travail des distillateurs des années 80 et le temps vont nous prouver ici le contraire.

Le premier passage dans le verre va plutôt délivrer une corne d’abondance fruitées avec des notes de myrtille et de mures puis encore plus chaleureuse de prune.

Le second passage est très légèrement plus frais avec un rehaussement d’épices avec quelques clous de girofles plan puis sur la durée un retour de notes de pèche mure.  

Le 3 ème passage est lui plus vineux sur le raisin sec et légèrement boisé avec quelques notes de futs de chêne usé par le temps et le travail de sape des anges. Sur la fin on peu également découvrir un fond de réglisse.   

Le fin de sa longue vie d’attente !

On découvre une bouche sur des notes sucrées attendues de mure bien présentes mais très furtives. Elles sont très vite supplantées par des notes épicées qui viennent tapisser la langue.

Par la suite quand les épices se calment on découvre des notes plus boisées d’amande, sèches de litchis et surtout effectivement salées (voici notre fameux whisky côtier) qui emplissent la bouche et surprennent la dégustation.

Sur la durée le goût s’adoucie et devient plus mielleux et même sucré sur de la framboise. Les notes salines restent néanmoins assez présentes en arrière-plan pour nous prouver que nous sommes bien en présence d’un whisky distillé au bord de la mer.

A la descente, il est chaleur mais laisse dans la gorge un mélange de longues notes boisées sèches, de notes salées et chaudes de fruits murs.

Le verre vide sera inexorablement et longuement empli de notes fruités

Quelque chose me dit que ce n’est qu’un début car il fait partie d’une « gamme » THE SERPENTINE COLLECTION (en référence au marbre vert que l’on trouve dans les falaises entourant la distillerie.

Si vous voulais vous procurer cette pépite (à 8 600 € quand même) direction The Whisky Lodge, Millésima et bientôt le Comptoir Irlandais, Whisky Shop France, Les grands alambics, Private Whisky Society et Ma cave à Whisky. Vous avez le choix !

Quel beau voyage sur la côte nord de l’Ecosse ! Merci Dr Barrie