Un temps, lorsque Lucie (@douglaslaing_lucie) m’a présenté la nouvelle bouteille de ROCK ISLAND MEZCAL CASK EDITION, je me suis dit : « Ca y était, le réchauffement climatique est tel, que DOUGLAS LAING avait réussi à faire pousser de l’agave dans les iles écossaises ! ».
Je me suis également si ce n’était pas la série de THE EPICUREAN, de SCALLYWAG ou de TIMOROUS BEASTIE (Sherry) qu’elle venait de me proposer qui me donnait des idées saugrenues !
Mais d’où vient ce mystérieux Mezcal ? J’ai vite été rassuré quand elle m’a dit que l’agave qui a servie pour le distiller et qui était dans fûts du finish étaient bien mexicaine (et pas écossaise). Elle m’a également rassuré en me disant aucune larve de gusano n’étaient passées dans les fûts lors de leur transfert en Ecosse.
Rassuré, Lucie (et pas Lucy elle y tient), m’a dit que le résultat de cette série limitée à seulement 1500 bouteille n’en était pas moins réussi. C’est ce que nous allons voir.
Elle m’a dit que comme on ne change quand même pas une recette qui marche, la base de ce ROCK ISLAND est resté immuable : prenez ce qui se fait de mieux dans les iles Orkney, l’ile d’Arran, celle d’Islay et celle de Jura, pour obtenir un whisky tourbé maritime et glissez le pour un finish dans un fût plus ou moins atypique. J’ai déjà dans ces lignes eu l’occasion de vous faire goûter en musique et pour accompagner la version ROCK OYSTER (devenu ISLAND depuis) SHERRY EDITION (ici).
Aujourd’hui nous allons donc goûter son petit frère vieilli en fûts de bourbon puis en fût de Mezcal (sans gusano donc) pendant 12 mois.
Lorsque le liquide coule de la bouteille (parée pour l’occasion d’une étiquette au couleurs pastel et surtout présentant des pieds d’agaves et des piñas encore fumantes autour de l’habituel bénitier perlé), il est d’une couleur or clair et fait penser et à un whisky tourbé vieilli en fût de bourbon et à un mezcal vieilli quelques années en fûts. Belle référence
A l’approche du verre, on ne badine pas, on est clairement en présence d’un whisky tourbé et frais.
Le premier passage du nez, confirme ce ressenti et positionne clairement notre lascar dans la catégorie tourbée. Des notes terriennes chaudes mélangées à une pointe saline fraiche. Le tout accompagné de notes poivrées puissantes. Il « déménage » malgré ses 46,8 % d’alcool.
Au second passage il va se rafraichir et développer des notes citronnées mais toujours enfumée de tourbe mais ici plus agricole que maritime qui rappellerai peut-être ici notre fameux mezcal. Mais qui sais est-ce vraiment ici de la tourbe ou des notes fumées de mezcal ! Le mystère est entier et seulement connu de la famille LAING.
Au troisième passage on est clairement sur dans des notes épicées, poivrées et salines que se retrouve notre nez. Tout Mezcal qu’il est fini, il s’agit quand même d’un ROCK ISLAND.
Avant d’entrée dans la bouche il est précédé d’effluve de chaleur et de fumée.
En bouche, il est dense et moelleux au début avec des notes marquées de fruits sucré. Mais rapidement Il va se vêtir d’une tension citronnée. Il n’en reste pas moins chaud comme le soleil d’Oaxaca mais avoir quelques notes d’amertumes et de poivre. Ces aromes vont bien se fondre avec les notes de tourbe et de sel. L’impression de ce finish mezcal serait dans le sens d’un accroissement de la salinité des distillats insulaires de base.
Sur la durée, il devient plus mielleux mais conserve des pointes de citronnée.
A la descente, on va conserver assez longuement cette amertume (certainement notre effet mezcal) dans la gorge mais quelques notes suaves et velours sur la langue.
Dans le verre vide on retrouve nos habitudes et notre tourbe insulaire et agricole.
J'avoue que cette dégustation à la mexicaine, ne m'a pas laissé de marbre et m'a même donné envie de replonger dans d'autres distillats de la maison DOUGLAS LAING....pourquoi pas un Big Peat tient !!