En cette période de confinement, même mon valeureux BRADPEAT est cloué dans son garage.
Néanmoins nous allons retourner dans le nord de l’Ecosse dans les Highlands pour essayer de découvrir à quoi peut ressembler la woman-touch à l’écossaise dans l’élaboration d’un whisky.
Chez GLENDRONACH ce sera la patte de Rachel Barrie. Comme on peut s’en douter elle sera bien entendu un subtil mélange de fût de xéres (nous allons y revenir on est quand même chez GLENDRONACH) mais la surprise viendra plutôt de la force du distillat. En effet la master blender propose pour le batch 8 de l’annuel cask strength le whisky le plus fort que n’est jamais produit la marque : 61 %.
Avant tout faisons connaissance de la master blender surnomée « Lady Blender ». Le moins que l’on puisse dire c’est que la chimiste de formation qui a pris la suite de Billy Walker n’est pas née de la dernière pluie. Ecoutez du peu ses faits d’arme : elle n’a ni plus ni moins qu’officié, entre autres, pour Ardbeg, Laphroaig, Bowmore, Auchentoshan et Glenmorangie, avant de rejoindre Brown Forman depuis 2 ans pour sévir chez BenRiach, Glenglassaugh et donc GlenDronach. Autant dire que tourbe ou pas elle a une palette de réalisations qui inspire le respect.
De quoi ravir les amateurs de vrais goûts et de laisser la dégustation être personnalisée en mettant l’eau (sans obligation ni abus bien entendu) que l’on souhaite.
Alors, pour la huitième version de l’édition cask strength, que nous a concocté la distillerie de la vallée des mûres (GLENDRONACH en gaélique) ? Bien entendu, depuis toujours, la distillerie de Forgues produit son distillat à l’eau de la Glendronach Burn qui la traverse et chauffe ses alambics à la flamme nue au charbon. De plus comme toujours également elle est restée fidèle aux fûts espagnols. Pour cette édition il a été choisi d’utiliser un distillat vieilli 10 ans en fûts de Pedro Ximenez et de Sherry Oloroso.
On devrait être en présence d’un magnifique sherry bomb non ? Alors qu’en est-il ?
Le liquide qui coule dans le glencairn et cuivré et aurait presque quelques légers reflets verts.
Comme on pouvait s’en douter en titrant 61 %, on ne va pas complètement être sur de la douceur. Les premières notes à apparaître son assez boisées (presque exotiques) et épicées. Viennent au second passage des arômes typiquement xérès avec le sucre d’une poire et celui d’un raisin sec moelleux. En insistant le nez s’habitue à la force et va s’adoucir pour laisser apparaitre des notes de vanille. Tentez une expérience en penchant le verre et en le sentant au-dessus. Vous allez découvrir des odeurs de latte macchiato très agréables.
Autre expérience bien habituelle des amateurs, laissez couler quelques gouttes d’eau dans le verre et la puissance s’atténuera au profit de l’exacerbation des arômes.
Avec ou sans eau, dans la bouche l’effet de l’entrée de ce batch 8 est la même : puissance et gloire ! Chose promise, chose due : l’entrée en bouche se fait avec fracas. Il faut attendre quelques secondes pour que le feu se calme et qu’apparaissent de belles notes boisées plutôt assez vertes et assez asséchantes. Les cotés de la bouche vont ressentir des épices et des notes pimentées quand le palais et la langue seront plus sur des notes chaleureuses de fruits rouges murs. La sensation sera néanmoins très agréable. Pour autant, sur la fin c’est les épices qui vont gagner la partie et vont envahir la bouche, accompagné néanmoins d’une pointe de réglisse, au moment d’avaler ce whisky.
Après avoir mis la bouche sans dessus dessous, ce distillat laisse des traces assez longues dans la gorge. Elles vont être épicées mais également tanniques et sèches. Quelques secondes plus tard vous ressentirez même un fond de cuir.
Et c’est çà le scottish woman touch ! Et bien je peux vous assurer qu’on en redemande !
Bon, même si les boutiques sont fermées on en trouve sur internet. Je ne sais pas si ce serait un bon remède pour le covid 19 mais en tout cas ce sera à coup sur un bon moyen pour passer le temps (sans abus bien entendu il est quand même assez fort !).