Non ce n’était pas une antenne téléphonique déguisée pour se fondre dans le décor, c’était un véritable arbre qui avait l’air de ne pas avoir été planté de la dernière pluie. A son pied un grand bâtiment semblé ouvert aux vents. En me rapprochant, je vis un second bâtiment et surtout un petit chemin qui semblait y conduire, mais mon véhicule se stoppa net quand je vis le mot : Distillerie !!

Voici une des 60 distilleries françaises, mon sang de peatdream ne fit « qu’un tourbe », il fallait y aller surtout quand je vis qu’il s’agissait de la distillerie de la souriante Anne-Helene rencontrée plusieurs fois dans des salons : LA DISTILLERIE DU VERCORS. Je comprenais mieux le nom, on ne pouvait pas le louper au milieu de la cours.

Un peu avant le bâtiment, je tombe sur un champ d’orge ? Mais on fait du local ou quoi ? Et bien oui du local et du bio en plus ! Le grand bâtiment en question était une ancienne magnanerie.

A le gouter et à lire toute la presse sur lui, le jeune pur malt (whisky de moins de 3 ans) produit ici est un des futurs grands français. Il était né de la passion du goût mais également celle du travail bien fait.

Vous prenez donc des passionnés, de l’orge locale bio, de l’eau bien fraîche descendu tout droit des monts du Vercors, une distillerie d’altitude, un premier alambic maison (fabriqué par Eric le maître des lieux) qui permet, à l’instar de parfumeurs, une première distillation à basse température (50° pendant 14 heures) pour sortir le meilleur des arômes, et vous obtenez le SEQUOIA pur malt (tourbé ou non tourbé) ! 

Etant sur place, goûtons au tourbé !

Bien entendu, compte tenu de son âge, il est encore très clair, bien que tirant légèrement vers le paille clair. Il faut rappeler qu’il n’est resté pour l’instant que peu dans son fût.

Quoi qu’il en soit, il sent bon la fumée ! Quand le nez plonge dans le verre il est enrobé par une belle tourbe douce et sucrée, mais également par les céréales fraîches. Le mélange est très agréable. Une fois que l’on a laissé son nez reprendre un peu d’air et qu’on le replonge dans le verre on découvre là plus des arômes fruités (qui se découvriront certainement avec le vieillissement). Un troisième passage laissera la place à des arômes frais comme si l’eau venue des monts du Vercors avait transmis sa fraîcheur. On croirait ce whisky (ah zut non pardon pas encore, mais ça ne va pas tarder !!), ce pur malt presque mentholé.  Et il n’est pas encore resté plus de trois ans en fût, ça promet !

En bouche, la fraicheur se transforme en chaleur. Les premiers aromes sont clairement sucrés et doux. La tourbe est très légère et en arrière-plan. Le sucre qu’on pourrait venu d’une poire mure, laisse ensuite place à un peu plus d’amertume (mais très légère je vous rassure) et à des arômes plus poivrés. Il reste encore un peu jeune et on peut, là encore imaginer, qu’il va se bonifier dans son fût.

Il laisse en bouche un peu de tourbe et de menthe poivrée. Il semble que l’impression de fraîcheur du nez revient au galop pour laisser un souvenir des fraîches matinées du Vercors.

Quand votre verre est vide, il va lui rester de beaux arômes tourbés mais également une belle odeur fermière de foin.

Bien qu’encore très jeune, ce whisky, pardon ce pur malt, promet de belles expériences en vieillissant. Malgré la taille des bouteilles (trop petites à mon gout), on peut même en boire beaucoup, il est bio !!! En plus, connaissant la passion de Eric pour les belles choses, et d’Anne-Hélène pour la women-touch, on peut s’attendre à de belles choses dans le futur (je parierai sur des finishs dans des fûts plus ou moins exotiques -venu des caraïbes par exemple- ) mais je dis ça je dis rien.